Vieille de plus d’un siècle et novatrice à bien des égards, la marque belge Lazer n’a jamais pu s’imposer comme elle l’aurait mérité. Elle va malheureusement s’éteindre cet été. 

Si on vous demande de citer les 3 ou 4 marques qui vous viennent en premier à l’esprit quand on parle de casques de moto, vous allez certainement nommer Shoei, Shark, Arai ou encore AGV mais pas Lazer. Sauf si vous êtes Belge, patrie d’origine de cette marque née en 1919. Et c’est un peu dommage car c’est un pan de l’histoire des équipements moto en Europe.

Logo de Lazer Helmets

Lancée il y a 103 ans, Lazer fut parmi les premières marques à proposer des casques spécialement conçus pour la pratique de la moto. D’abord en cuir puis en aluminium avant de passer, dès les années 1950, au thermoplastique puis à l’injecté (encore majoritairement utilisé par la majorité des fabricants à ce jour). Ayant toujours eu à cœur de mettre au point de nouvelles techniques pour améliorer la sécurité et le confort des motards, la marque fut parmi les premières à intégrer un écran solaire à l’intérieur du casque ou à tenter de réduire les lésions dues aux microrotations du cerveau pendant une chute.

Technologie Lazer SuperSkin pour casque de moto

Nommée SuperSkin et prenant la forme d’une couche souple placée à l’extérieur du casque, cette technologie présentait trop de contraintes esthétiques pour séduire le public mais présentait une réelle avancée sécuritaire. À tel point que le système MIPS utilise un principe proche mais en se plaçant à l’intérieur du casque, ce qui lui offre plus de succès commercial.

Casque modulable Lazer Monaco Evo Pure Carbon

Écran solaire, SuperSkin, coque carbone, …

Vous l’avez sans doute oublié mais le premier écran photochromique sur un casque modulable, c’est chez Lazer qu’il fallait le chercher. Sur un Monaco Carbon qui s’offrait déjà le luxe d’afficher un poids ridiculement bas sans coûter un rein, Lazer avait installé le Lumino, qui changeait de teinte selon la luminosité et permettait d’abandonner l’écran solaire interne, qui ajoute du poids et finit de toute manière par se couvrir de buée quand l’écran principal en est dépourvu.

Lazer rengaine le sabre

Le monde des affaires étant tout aussi passionnant que la concurrence que se livrent les marques, Lazer a failli dominer son marché, le temps de son mariage avec AGV. Las, l’idylle a tourné court : AGV est reparti sous pavillon italien après son rachat par Dainese (qui a ensuite absorbé TCX) et Lazer n’a jamais vraiment pu se relever de ce qui semblait être sa dernière chance.

La branche vélo avait déjà été revendue il y a quelques années et le logo ne disparaîtra pas (pour le moment) mais Lazer, dès l’origine, c’était une marque pensée et taillée pour la moto. Et d’ici fin juillet, la lumière s’éteindra définitivement sur l’un des acteurs principaux, en Europe, de la protection de générations de motards. Ayant commencé la moto avec un Lazer dont j’aimais tellement la déco qu’elle m’a suivi sur un Arai, cette nouvelle me chagrine forcément. Et un acteur centenaire qui disparaît, qu’on apprécie la marque ou non, c’est toujours un peu triste.
Salut Lazer et merci.