J’avais l’intention de vous causer de Thérèse et de son comportement devenu impérial depuis les changements d’amortisseurs et de pneus. Mais elle a décidé de faire parler d’elle autrement. Ce matin, après 97 des 100 km du trajet vers le bureau, j’entame la (longue) descente qui emmène vers le dernier rond-pont. Au moment de couper les gaz, la farce : Thérèse accélère. Et pas qu’un peu : rupteur !
Passé le dixième de seconde de stress, je débraye, je freine, je mets le coupe-circuit et je prends le rond-point avec une fluidité n’ayant d’égal que le volume sonore de mes jurons sous le casque. Je béquille, je redémaaaAAAAARRRRRRRREEEEE. Bon, on coupe, le moteur est zinzin. En plus, un Boxer qui rupte, c’est laid. Mais laid… Tellement laid que c’est ce que devait écouter le designer de Thérèse devant sa planche à dessin.
Me voilà tanké à 1 km du boulot, avec mes équipements en version hiver. Ben oui, il faisait frais ce matin au fond des gorges de la Sioule. Mais je vais vite me réchauffer. Après un coup de fil au bureau pour que quelqu’un vienne récupérer mon casque, mon blouson, l’airbag et les gants, je débute la poussée. J’ai beau avoir aussi filé les valises pour alléger un peu Thérèse, elle est lourde la bougresse. D’autant que j’ai fait le plein 10 bornes avant. Et, surtout, que ces mille mètres sont en montée. Enfin, en montée avec, au milieu, pour se reposer, un faux-plat montant. Et là, tes bottes Touring et ton pantalon avec la doublure thermique, tu les maudis tout en te disant que la prochaine fois, tu prends une 125 parce qu’au moins, elle ne te liquéfie pas pour la déplacer. Car entre le Flat qui dépasse et dans lequel tu tapes avec les tibias et les demi-guidons qui alourdissent bien la direction, le kilomètre réel en fait 18 en ressenti.
Réhausseur de guidon de [censuré]
La pause de midi est donc consacrée au démontage pour comprendre ce qui empêche la poignée de gaz de revenir. Enfin, elle revient mais je sens que le câble ne suit pas. Le démontage de la cocotte confirme : en tirant, le câble vient, en relâchant, rien ne se passe. Sur les flats, il y a un seul câble de gaz, qui va à un répartiteur chargé d’actionner les papillons sur les cylindres. Ce sont eux qui disposent du (gros) ressort de rappel. Donc, pas le choix, il faut aller regarder ledit répartiteur. Devinez où il est …
En poussant l’intégration au maximum, BMW oblige à retirer la moitié de la moto pour la moindre intervention. C’était le cas pour les changements d’amortisseurs et c’est pareil ici : le boîtier est sous le réservoir. Il faut donc enlever les carénages. Ce qui se fait assez vite mais prend vite de la place sur le parking. Sans parler de la collection de vis sous la moto. Heureusement que j’avais une petite trousse avec des embouts Torx d’ailleurs.
Ici, rien à dire, tout va bien et la poulie bouge librement. Bon, il faut forcer et la résistance vient du câble principal. En remontant de là jusqu’au guidon, le coupable est rapidement identifié. Sous la colonne de direction, la gaine a été pincée et, très esquintée, elle bloque le câble. Et, Murphy oblige, elle le bloque surtout quand on veut couper les gaz. C’est pour tester les réflexes et éviter la routine.
Bilan ? Merci à celui qui, parmi les propriétaires précédents, a installé un kit pour rehausser les demi-guidons sans prendre un câble rallongé. Tendu, il passait un peu où il pouvait et, à chaque fois que le guidon tournait, se faisait un peu plus cisailler. Dans mon malheur, j’ai eu de la chance, ça ne m’est pas arrivé en rase campagne, entre deux virages de montagne ou après un dépassement. La poisse, c’est la disponibilité de cette pièce. Affichée entre 60 et 75 € sur les sites espagnols ou allemands, le délai de livraison est monstrueux en ce moment. Et je pense que demain, en contactant mon (très nul) concessionnaire local, on va m’annoncer un délai assez proche. Du coup, vu que je descends dans le Sud-Est le week-end prochain pour l’opération #MakeThereseGreatAgain, ce soir, on va jouer du kit de réparation de câble et de la gaine vélo pour avoir de quoi patienter.
Stait tiouneud !
Ce qui aurait pu être vraiment, mais vraiment très drôle, c’est que tu te tapes un petit contrôle grâce à ces rupteurs disgracieux ! En plus des longues portées et de l’écran fumé, tu n’échappais pas à la prune cette fois !